Cyberattaque : L’Union Européenne teste ses ministres

07 Sep 2017

Les ministres de la défense de l’Union européenne ont testé leur capacité à se défendre contre une cyberattaque à grande échelle.
Dans la simulation, réalisée avec un jeux de Cyber-guerre en ce jeudi 7 Septembre, les hackers ont saboté la mission navale de l’UE en Méditerranée et lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour discréditer les opérations de l’UE et provoquer des manifestations.
Chacun des ministres de la Défense a essayé de contenir la crise au cours de l’exercice de 90 minutes. Les fonctionnaires ont cherché à rendre l’opération encore plus réelle en créant des nouvelles vidéos qui mettaient à jour la situation de crise.

Jeux de guerre «extrêmement intense»

La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, a déclaré que le jeux de guerre «extrêmement intense» a montré la nécessité pour les gouvernements de l’UE d’être plus conscients de l’impact des cyberattaques sur les infrastructures critiques au sein de l’UE.

« L’adversaire est très, très difficile à identifier, l’attaque est silencieuse et invisible », a déclaré Von der Leyen aux journalistes. « L’adversaire n’a pas besoin d’une armée. Elle a seulement besoin d’un ordinateur avec une connexion internet ».

Après qu’une série d’attaques cybernétiques mondiales aient perturbé des multinationales, des ports et des services publics à une échelle sans précédent, les gouvernements cherchent à empêcher les pirates de bloquer les réseaux gouvernementaux.

« Nous devions sensibiliser nos politiques », a déclaré à Reuters Jorge Domecq, le directeur général de l’Agence européenne de défense qui a aidé à organiser l’exercice.

L’Estonie, avant gardiste

Spécialement préoccupé par la Russie puisqu’il a saisi la Crimée d’Ukraine en 2014, l’Estonie a mis la cybersécurité comme étant un objectif essentiel dans la gestion de son pays.
Depuis 2007, l’Estonie a été touchée par des cyberattaques sur des sites Internet de grandes entreprises et gouvernementaux. L’un des pays les plus expérimentés au monde, avec 95% des services gouvernementaux en ligne, l’Estonie dispose d’un commandement cybernétique distinct dans ses forces armées. Mais ce n’est pas sans vulnérabilités.
Les chercheurs en Cyber Sécurité ont trouvé un risque de sécurité avec les puces intégrées dans les cartes d’identité estoniennes qui permettraient aux pirates de voler l’identité des personnes.

Incident, Menace ou Attaque ?

En 2016, l’OTAN a reconnu le cyberespace comme un domaine de guerre et a déclaré qu’il justifiait d’activer la clause de défense collective de l’alliance. L’Union européenne a élargi son partage d’informations entre les gouvernements et devrait présenter un nouveau plan de cyber-défense très prochainement.
L’exercice de l’UE a amené les ministres à examiner comment travailler plus étroitement avec l’OTAN.

« Au cours de la dernière année, nous avons vu une augmentation de 60% du nombre d’attaques cybernétiques contre les réseaux de l’OTAN », a déclaré Stoltenberg aux journalistes. »
« Un échange d’informations en temps opportun (avec l’UE) est essentiel pour répondre à toutes les cyber-attaques ».

Les exercices cybernétiques de l’UE ne sont pas nouveaux, mais les responsables ont déclaré que l’idée de l’exercice de jeudi était d’inciter les ministres de la Défense à agir en simulant une perte temporaire du commandement opérationnel militaire, même s’ils auraient plus de soutien dans une situation réelle.
À l’aide de tablettes, les ministres ont répondu aux questions à choix multiples alors qu’ils réagissaient à la situation. Des questions importantes comme le fait de faire des déclarations publiques ou de garder la situation secrète.

« Avez-vous annoncé à tout le pays que vous êtes sous une attaque cybernétique. Est-ce un incident, une menace ou une attaque?
Ce sont les questions que les ministres ont été obligés de considérer, probablement pour la première fois « , a déclaré au Reuters le ministre estonien de la Défense, Juri Luik.

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